Frère Denis-Marie, raconte-moi ton appel ?

La confiance en la Miséricorde infinie de Dieu qui nous aime chacun personnellement. C’est bien cette belle expérience qui m’a été donnée de vivre à travers des nuits et le jour sans fin de sa présence. Jésus prend le temps de se laisser découvrir comme quelqu’un qui est là, tout proche. Il n’oublie jamais le dessein d’amour qu’il a pour nous. Tout jeune, je suis déjà attiré par l’absolu que je crois découvrir dans la Bonne Nouvelle… Mon enfance est très marquée par cette quête et ainsi tout ce qui peut répondre à cet idéal m’attire : les homélies de certains prêtres à forte personnalité, le contact avec les adultes… Cependant je vis le malaise de désirs très profonds si peu incarnés dans la réalité. Je me sens incompris, mis sur la touche. De nombreux déménagements et les ruptures qu’ils impliquent me touchent beaucoup… Mais le Seigneur me donne la grâce de la persévérance, de désirer plus, la force de ne pas me décourager… et voilà, à douze ans, son premier appel… précédé par une question : « Veux-tu devenir prêtre ? » Ou plutôt, « Acceptes-tu cette possibilité ? » Préparé pour ma profession de foi par une retraite, j’étais alors dans mon élément ! Je me vois annoncer tout tremblant à mes camarades le désir de donner ma vie au service du Seigneur…

"Je désirais aimer totalement, complètement, tout de suite..."

Le Seigneur préparait mon cœur alors que commençait une longue et douloureuse nuit. Je ne trouvais point mon bonheur : Je désirais aimer totalement, complètement, tout de suite et la vie quotidienne se chargeait de me blesser dans cette attente. Jésus ? J’allais alors bien à la messe chaque dimanche mais je ne me laissais pas rencontrer par lui. Je me retrouvais seul avec mon désir et m’évadais dans le rêve ou dans des ambitions intellectuelles. Je restais déçu par la réalité dans laquelle je vivais alors : très sensible et émotif, je ressentais vivement la superficialité de la vie, ou plutôt celle dont je faisais l’expérience autour de moi et en moi. De plus, je me sentais prisonnier de moi-même, faible et pauvre, incapable de réaliser mon désir d’absolu. Ainsi enfermé, je réagissais… ce qui aggravait ma condition. Mais Jésus était présent et me permettait, grâce à des amitiés fidèles, d’espérer l’aurore !

Enfermé, replié sur moi-même, je me sentais coupable de me voir à la fois si imparfait et si insatisfait de l’être et de ne pouvoir sortir de ce cercle vicieux. Je poursuivais pourtant ma route et m’orientais vers des études commerciales et financières en pensant ainsi me valoriser. C’est alors que je découvre qu’il est possible de vraiment partager avec quelqu’un grâce à une intense correspondance avec une Australienne ; des amis m’apprécient, des choses se préparent pour me rendre disponible à une visite… Celle de Jésus.

Jeune étudiant à Nancy, je cherche une église proche de chez moi. Première homélie… sur l’amour de Dieu. Je suis enchanté ! Désormais, chaque dimanche, je suis heureux… mais Jésus reste encore impersonnel pour moi et le quotidien est toujours si enfoui sous mes questions… Un an et demi plus tard, au temps du Carême 1992, je passe un soir devant cette église, j’assiste pour la première fois à la messe de semaine ; désormais, tous les jours, Jésus m’invitera… Il se rapproche et me fait comprendre qu’il veut être mon ami chaque jour. Je vis cette rencontre, qui au départ me permet de souffler, de m’échapper, ceci durant neuf mois jusqu’au jour où, par l’intermédiaire du prêtre, Jésus m’appelle … : « Il est temps de réfléchir à approfondir ta relation à moi avec d’autres (ceci est vraiment important et tu trouveras ton chemin)… » Ce fut alors l’avalanche de grâces ; avant cela je répétais chaque jour à Jésus : « Que veux-tu de moi ? » Et voilà qu’il me donnait désormais tous les moyens de le découvrir et surtout de le découvrir, lui, comme personne présente, agissante, dans ma vie.

Cela se concrétise par une multitude de propositions : on me propose d’être chef scout, ce que j’accepte malgré mes doutes sur moi-même. Par la suite, je prends part à un groupe de jeunes à la recherche de leur vocation dans l’Église. Étape décisive : je reçois un directeur spirituel. Je me réconcilie avec moi-même, fais sincèrement le point et connais bien souvent la grâce de la Réconciliation : accueil privilégié de l’Amour miséricordieux de Dieu et moments d’intense paix.

"Jésus m’envoie une amie pour me guider : Thérèse de l’Enfant Jésus..."

Le 14 novembre 1992 dans l’après-midi, un livre que je ne cherchais pas du tout alors, tombe sous mon regard dans une bibliothèque : Jésus m’envoie une amie pour me guider : Thérèse de l’Enfant Jésus. La lecture de l’Histoire d’une âme qui raconte sa vie me transforme en trois jours ! Je suis bouleversé de trouver ce que je cherchais depuis si longtemps… La paix m’envahit… Je comprends que Dieu n’est qu’Amour et qu’il ne demande de nous que la confiance et l’humilité : un cœur jamais lassé, jamais découragé, revenant toujours à lui, lui présentant nos vies, ses faiblesses et ses joies.

Désormais, je n’étais plus seul. Lors d’une réunion de mon groupe de prière charismatique, je reçois cet appel – « Suis-moi ! » Où, Seigneur ? Il allait très vite me montrer qu’il m’attendait au Carmel. Alors en stage de fin d’études au Luxembourg, je passais mes soirées en prière au Carmel et les concluais par l’office de complies et des lectures avec les sœurs. Je me sentis alors appelé à Lisieux et là me fut donné de recevoir les coordonnées des frères carmes d’Avon. Sans penser à devenir carme, je décide de faire connaissance et dès le premier séjour… au fond du cœur je perçois cet appel dans une paix profonde : c’est là !

Je suis entré au Carmel le 14 octobre 1993. Là, Jésus me comble par sa présence. Souvent tenté de me regarder moi-même, c’est en le regardant, lui, que j’ai compris son amour, qu’il m’a montré le chemin.

Après une telle expérience qui se poursuit, je t’invite à la confiance en Jésus. Quelles que soient ta situation, tes questions, il est la réponse… Son amour est plus grand que notre pauvreté. Il veut te rendre heureux de lui et si tu t’abandonnes à lui tel que tu es, il fait merveille. Il ouvre ton cœur et te révèle le trésor qui est toujours en toi, même au plus profond de la nuit : j’apprends peu à peu que désirer dépendre de lui, voilà la Vie, la vraie liberté pour aimer.


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“S’il y a beaucoup de demeures au ciel, il y a beaucoup de chemins pour y arriver.”

Ste Thérése d’Ávila

“Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ.”

(Ga 3,27)

En communautés de frères, “aimer Jésus, et le faire aimer.”

Ste Thérèse de Lisieux

“Qu’il est bon pour des frères de vivre ensemble et d’être unis.”

(Ps 133,1)

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Si je me sens appelé par Jésus, si sa voix réchauffe mon cœur, c’est grâce à Dieu le Père, qui a mis en moi le désir d’amour, de vérité, de vie et de beauté. Demande à Jésus ce qu’il veut de toi, et sois courageux !

Pape François