« Qu’il est doux pour les frères de demeurer ensemble et d’être unis. » Ps 133
La vie fraternelle se déploie déjà dans la vie de prière et dans le silence, qui nous unit dans une communion au-delà des mots. La vie de communauté nous aide au quotidien à grandir en humanité et en sainteté en donnant à nos frères et en recevant d’eux : notre amour de Dieu se vérifie dans l’amour du prochain. « Tous doivent être amis » (Chemin de perfection 4,7) : pour sainte Thérèse d’Ávila, la vie communautaire irradie la joie partagée de suivre le Christ, pauvre, chaste et obéissant.
La vie fraternelle constitue un élément essentiel sur le chemin de l’union à Dieu, car amour de Dieu et amour du frère sont inséparables. Elle est le signe de cette Présence du Christ qui rassemble des frères qui ne se sont pas choisis mais qui ont été appelés par le Seigneur. Après le temps de la formation, le religieux carme est envoyé dans un des couvents de la Province. Cela suppose une disponibilité aux appels de l’Esprit Saint. La réponse à ces appels s’incarne dans un réel dialogue avec les frères en responsabilité : il s’agit, concrètement, d’avancer, d’oser s’aventurer avec et au milieu de ses frères avec un cœur libre et généreux.
Quand bien même le frère carme vit des temps de ressourcement et de solitude (retraite spirituelle), son quotidien se passe habituellement en communauté. « La colonie d’ermites » des origines vit désormais dans un même espace, le couvent ; la cellule reste le signe du retrait et « du désert » mais les frères se retrouvent régulièrement au cours de la journée : pour vivre l’oraison silencieuse, pour célébrer la liturgie de Heures et l’Eucharistie, pour prendre les repas, pour la vie apostolique (vécue individuellement, avec d’autres frères ou l’ensemble de la communauté), pour les temps de récréations et de détente (véritable lieux de ressourcement du cœur en compagnie de ses frères).